[Nicolas]

Procès-verbal + enregistrement audio

Vous trouverez en pièce jointe le procès-verbal de la réunion du 25 septembre. Veuillez le réviser pour que nous puissions faire les corrections nécessaires en vue de son adoption lors de la prochaine réunion d’octobre.

Vous pouvez au besoin consulter l’enregistrement audio de la réunion, préparé par les bons soins de Thomi-Alexandre (@tag1) : https://nuage.fiatlux.tk/s/tMF6ZR3YfTykFyT

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[Nicolas]

La Trame Étoilée
un mouvement d’entraide complètement décentralisé

Il s’agit d’une pratique toute simple consistant à envoyer ses listes de souhaits (ou volios : un pour soi et un pour chacun de ses projets) à son réseau significatif, de même qu’une lettre invitant les gens à faire de même — modèle de lettre disponible ici : https://latramice.net/2021/09/la-trame-etoilee

Cette pratique, combinée à celle des carnets de reconnaissance, a le potentiel de créer un système économique fondé sur l’intelligence collective, l’attention et la bienveillance pour créer un monde qui nous ressemble. Qu’adviendrait-il donc si nous commencions à prendre la communication, le réseautage et nos rêves eux-mêmes quelque peu au sérieux ?

Les carnets de reconnaissance sont utilisés pour comptabiliser des échanges entre porteur.se.s de tels carnets dans des billets de reconnaissance. Les échanges sont évalués en HOPs, c’est-à-dire en heures d’ouvrage par personne. On peut tenir un carnet pour soi et pour chacun de ses projets. En effet, il est sain qu’un projet ayant sa propre autonomie (promesse de rentabilité) ait ses propres besoins, ses propres promesses, son propre roulement, sa propre vie, quoi. Un carnet pourra potentiellement être tenu pour un collectif.

https://latramice.net/2020/08/les-carnets-de-reconnaissance/

Les carnets de reconnaissance, comme ceux du JEU (et d’ailleurs compatibles avec eux, puisque basés sur l’heure comme unité d’échange), sont conçus pour tenir une comptabilité interin­dividuelle dé­centralisée per­mettant de s’informer sur son équi­libre « donner-rece­voir » au sein de la collectivité, et ainsi d’y fluidifier les échanges en remplaçant avantageusement la monnaie. En effet, il ne coûte rien de comptabiliser un tel équilibre — alors que l’argent, loin d’être l’instrument de me­sure qu’il de­vrait être, au contraire crée artificielle­ment la dis­parité en excès et en rareté. Il serait pourtant ab­surde de manquer de centimètres pour faire toutes les mesures que nous voulons faire au courant de la jour­née, n’est-ce pas ?

Leur particularité est d’être jumelés à La Trame Étoilée, un réseau complètement décentralisé où on se communique nos volios (nos listes de sou­haits) à travers des liens de confiance, constituant ainsi un firma­ment fractal d’entraide et de bien­veillance ef­ficace pour se communiquer l’essentiel dans une transparence élective. Cela diffère du JEU, plus communautaire, et le complète par des pratiques plus autonomes de communication.

Vérifiez s’il y a un groupe JEU près de chez vous ! On gagne à élargir son réseau et à découvrir les ressources locales !

latramice.net

La Trame Étoilée — un mouvement d'entraide complètement décentralisé | Le journal La Tramice

La Trame Étoilée — un mouvement d'entraide complètement décentralisé | Le journal La Tramice

[Nicolas]

Réseau Accorderie

L’Accorderie est un système d’échange de services entre personnes. Les membres échangent entre eux des « heures Accorderie » contre des services. Le système est centralisé et nécessite une supervision constante.

L’Accorderie de Québec, constituée en 2002, est la toute première « cellule » d’un réseau international d’accorderies (dont une dizaine au Québec, une trentaine en France). C’est l’Accorderie de Québec qui administre le réseau.

Page Facebook (réseau) : https://www.facebook.com/ReseauAccorderie/
Twitter (réseau) : https://twitter.com/Accorderie
Site web (réseau) : https://accorderie.ca
Courriel : reseau@accorderie.ca

L’Accorderie de Québec, coopérative de solidarité
Site web (Québec) : https://www.accorderie.ca/quebec-accueil/
Page Facebook (Québec) : https://www.facebook.com/Accorderie.

Téléphone : (418) 524-2597
Adresse : 160, rue St-Joseph Est, Québec, QC, G1K 3A7

facebook.com

Réseau Accorderie

Réseau Accorderie, Quebec, Quebec. 2,798 likes · 55 talking about this. Le Réseau Accorderie représente et appuie les Accorderies du Québec : des projets collectifs de lutte contre la pauvreté et...

[Nicolas]

J’ai eu la chance de rencontrer Claudine Tremblay le 21 juillet avec @jeff , qui la connaît très bien. Ayant travaillé de nombreuses années à la gestion de l’Accorderie de Québec depuis sa constitution en 2002, et sur l’expansion du réseau d’Accorderies (dès 2006 au Québec, dès 2010 en France), Claudine a une expérience de première ligne.

Voici les observations que j’ai notées après cette rencontre.

« Pas le temps de faire un rapport détaillé, mais voici en vrac ce que je retiens :

• Le développement de l’Accorderie n’aurait pas été possible sans un budget de fonctionnement (~100k $ / année) initialement assuré par la Fondation Saint-Roch et la Caisse d’économie des travailleurs et travailleuses de Saint-Roch

• Le fonctionnement d’une Accorderie exige en tout temps le travail à temps plein de deux personnes

• Plus il y a de participants, plus la charge de travail est importante

• La mobilisation des membres n’est pas du tout spontanée : elle exige une animation et une supervision constante

• L’assujetissement aux contraintes légales peut représenter une importante charge de travail supplémentaire

• Les Accorderies ne “fittent” dans aucune case des programmes de subvention d’État et ne disposent d’aucune subvention régulière (du moins celles de Québec)

• L’heure universelle (1 heure = 1 heure, peu importe le type de travail et le niveau de spécialisation) pose des problèmes avec certains participants

• Les outils développés pour l’administration d’une Accorderie (boîte à outils : manuel d’opérations, outils informatiques) ne sont pas accessibles publiquement.

« Différences fondamentales avec notre proposition :

• Le système d’échange que nous proposons doit pouvoir se passer entièrement de financement monétaire

• Le modèle proposé est ouvert (open source) : plutôt que de développer une formule unique imposée à chaque instance et des outils réservés aux membres de la convention, nous encourageons le partage et l’adaptation d’un modèle entièrement ouvert, la diversité des réseaux

• Le processus de mobilisation est internalisée par des initiatives collectives plutôt que par l’organisme en charge du développement du réseau

• La responsabilité civile est renvoyée exclusivement aux participants à titre de parties civiles

• Les outils informatiques sont établis sur une base logicielle elle-même libre et peuvent être librement reproduits pour mettre en place de nouveaux réseaux

• Notre proposition aménage la possibilité de la création de nouvelles communautés d’échange au sein d’une communauté existante (décentralisation et autonomisation des réseaux) »

[Nicolas]

Sprint iQ3 – Objectif : un pas dans le concret !

Le sprint iQ3 débute à la réunion iQ3 (25 septembre) et se terminera à la réunion iQ4 (4 semaines plus tard), qui marquera le début du sprint suivant.

Objectif de ce sprint : rendre le projet plus concret, tant pour l’équipe que pour le public, en mettant en place des structures ostensibles qui rendent compte de l’avancement du projet.

Le principe du sprint est simple :

• L’équipe choisit des tâches qu’elle croit être en mesure d’accomplir dans le délai imparti.
• Des événements réguliers de suivi sont planifiés pour vérifier l’évolution des tâches et identifier les bloqueurs potentiels.
• À la fin de chaque sprint, chacun présente les tâches qui ont été accomplies, et les parties prenantes constatent l’incrément de valeur du travail accompli pour le projet ou l’organisation.
• Pour chaque sprint, un objectif est clairement défini.
• L’équipe doit garder cet objectif en tête tout au long du sprint, et ajuster son travail en fonction de celui-ci.
• Les grandes tâches (épopées) sont découpées en unités suffisamment petites (récits) pouvant être accomplies au cours d’un seul sprint.
• Chaque tâche décrit clairement à quel moment celle-ci sera considérée « terminée ».

La notion de sprint est un concept emprunté à la terminologie « Scrum », un cadre de gestion de projet agileduquel je me suis abondamment inspiré pour la planification des tâches. J’en aborderai brièvement les principes essentiels lundi (point 5 de l’ordre du jour). Les membres de l’équipe n’ont pas besoin d’en maîtriser les rouages à ce stade-ci (ça devrait se faire naturellement), mais si le sujet vous intéresse et que vous brûlez d’impatience de l’approfondir, je vous recommande chaudement la lecture de l’article suivant (les plus curieux y trouveront une abondance de liens hautement pertinents !) :
https://www.atlassian.com/fr/agile/kanban/kanban-vs-scrum

atlassian.com

Kanban et Scrum | Atlassian

Découvrez quel est le meilleur framework pour votre équipe Agile entre Kanban et Scrum. Identifiez les différences clés entre les deux.

[Nicolas]

Si vous voulez inviter des gens lundi, voici le lien (public) vers la description de l’événement à l’attention des invités. Les gens peuvent même RSVP leur place !
https://québec.tk/agenda/troisieme-reunion-dinitiative-quebec/

Devrait-on créer un événement Facebook à ce stade ?

[Nicolas]

Merci à tous ceux et celle qui ont participé à cette deuxième réunion d’Initiative Québec !

La participation de chacun a fait de cette rencontre un succès ! Prenons une petite minute pour souligner nos exploits :

• On a constitué Initiative Québec en SCI/FI en nommant pas moins de 5 administrateurs ;
• On a des volontaires pour chaque groupe de travail proposé ;
• J’ai presque réussi à présenter le loco et le projet Initiative Québec en 10 minutes (12 minutes 30 !) ;
• On a reçu un premier invité qui a réussi à comprendre ce qu’on était en train de faire ;
• On a réussi à suivre le timing de l’ordre du jour sans retard significatif ;
• Les questions de chacun ont donné lieu à des discussions constructives ;
• On commence à avoir une idée plus claire de ce qui nous reste à accomplir dès maintenant !

Procès-verbal

Ci-joint le procès-verbal de la réunion. Celui-ci sera modifié au besoin, adopté et signé lors de la prochaine réunion.

Je vous invite à le réviser rapidement, en particulier :

• Vérifiez l’exactitude de vos noms et adresses au point 2.5 (administrateurs)
• Prenez connaissance des résolutions R1 à R3 (points 2.6 à 2.8) qui seront adoptées à la prochaine réunion

Vous pouvez adresser vos demandes de corrections et questions relatives aux résolutions directement dans cette discussion de forum.

Note : les liens vers les documents qui suivent sont également inclus dans le procès-verbal

Enregistrements vidéo

J’ai segmenté les enregistrements vidéo par point de l’ordre du jour. Vous pouvez les consulter et les télécharger en suivant ce lien : https://nuage.fiatlux.tk/s/fGoQTFLEBZW6Lje

Listes des tâches

Ci-jointe également, une photographie des post-it des tâches regroupées par secteur d’opération sur lesquels chacun a apposé ses initiales. Je vous contacterai personnellement cette semaine pour la suite des choses.

Prochaine réunion

Comme convenu, la prochaine réunion aura lieu au même endroit le lundi 25 septembre à 17h. Elle sera annoncée sur le forum.

Merci encore du fond du cœur pour votre intérêt pour le projet de réseau d’échange d’Initiative Québec et pour votre implication assidue ! On a déjà réussi ensemble à donner une forme très concrète à ce qui n’était encore qu’une simple idée deux mois plus tôt !

😃

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[Nicolas]

Vidéos de la réunion du 31 juillet

Voici pour les membres qui n’ont pas pu assister à la réunion du 31 juillet l’enregistrement de cette première assemblée. J’ai découpé la vidéo par segments, suivant les points de l’ordre du jour.

Attention : ces vidéos sont destinés à une diffusion interne seulement.

Vous pouvez consulter les vidéos en suivant ce lien :
https://nuage.fiatlux.tk/s/GzYeYKSpirGzx9f

Retrouvez les fiches de la simulation ici :
https://nuage.fiatlux.tk/s/Tz9eP4mYLwosyZY

S.V.P. assurez-vous d’avoir au moins pris connaissance la vidéo 3B (Plateforme de mobilisation) avant la prochaine réunion.

Ordre du jour du 31 juillet

Voici l’ordre du jour remanié, tel que proposé et adopté en début de réunion le 31 juillet.

On a pu se rendre jusqu’à l’atelier de simulation, qui fut dans l’ensemble très instructif. J’aurai peut-être l’occasion de vous revenir avec mes observations à ce propos (après mes vacances !).

Puisque certains points prévus pour la la première heure ont requis (pas mal) plus de temps qu’initialement prévu, les points suivant ont étés remis à la prochaine réunion. Et c’est tant mieux, au fond, puisqu’il nous manquait 2 personnes. Nous avons simplement survolé ces points rapidement à la toute fin.

1. 17:00 Salutations (5 min)

2. 17:05 Ordre du jour (5 min)

3. 17:10 Initiative Québec : grandes lignes du projet (15 min)

4. 17:25 Atelier : simulation de réseau d’échange (30 min)

5. 17:55 Pause (10 min)

6. 18:05 Stratégie de développement et de gouvernance (15 min)

7. 18:20 Stratégie de communication et d’accueil (10 min)

8. 18:30 Identifier les besoins immédiats et les compétences requises (5 min)

9. 18:35 Constitution d’Initiative Québec SCI/FI (5 min)

10. 18:40 Prochains événements (5 min)

11. 18:45 Varia (10 min)

12. 18:55 Fin de la réunion (total : 1h55)

Prochaine réunion : 4 septembre

La prochaine réunion est prévue pour la fête du travail (c’est on ne peut plus à propos !), même lieu, même heure ! Je publierai l’ordre du jour au moment opportun.

Deuxième réunion d’Initiative Québec
Date et heure : Lundi le 4 septembre 2023 de 17h à 19h
Lieu : Centre de jour Feu Vert, 1410, rue de la Trinité, Québec

[Nicolas]

En préparation de notre réunion

Salut à vous tous, membres du groupe “Initiative Québec”. J’espère que vous pourrez tous être présents lundi prochain à cette première réunion officielle de notre groupe ! Le lieu et l’heure sont confirmés, on a littéralement le Feu vert !

Date et heure : le lundi 31 juillet 2023 de 17h à 19h (arrivez quelques minutes avant !)
Lieu : Centre de jour Feu Vert, 1410, rue de la Trinité, Québec (afficher sur Google Maps)

Voici 2 petites choses que je vous demanderais de préparer à l’avance.

1. Micro-sondage

Pour reprendre la discussion là où on l’avait laissée, prendre le pouls du groupe et s’amuser un peu, je propose de commencer avec cette activité toute simple : préparez à l’avance une feuille de papier sur laquelle vous écrirez un mot-clé qui correspond à ce que le projet de système d’échange en loco vous inspire. Lâchez-vous lousse, y’a pas de critère. Vous préférez apporter un dessin, une photo, un objet ? Pourquoi pas !

On commencera immédiatement la réunion avec un rapide tour de table pour expliquer nos choix.

2. Simulation de système d’échange

Pour tester le système, je propose qu’on fasse une petite expérience de simulation (atelier de 30 minutes). Chacun va se représenter soi-même, à titre de membre individuel, avec ses propres compétences et aspirations, mais chaque participant représentera également une initiative collective imaginaire.

Je vous demande donc d’imaginer une initiative collective. Ça peut être, comme on l’a vu, une entreprise privée, un projet commun, ou n’importe quoi entre les deux. Vous pouvez choisir un projet qui existe déjà ou que vous aimeriez réellement faire, ou en imaginer un de toutes pièces. Soyez créatifs ! L’essentiel, pour le déroulement de l’activité, est que vous puissiez vous présenter vous-même et présenter votre initiative en moins de 30 secondes :

• Qui êtes-vous ?

• Quelles sont vos compétences ?

• Comment s’appelle votre initiative imaginaire ?

• Qu’a-t-elle à offrir à la communauté (produits, services, développement de communs) ?

• De quoi aura-t-elle besoin (produits, services, soutien, compétences) ?

Je vous reviendrai d’ici là (ou sur place) avec des indications plus précises sur le déroulement de l’activité. L’expérience promet d’être fort instructive pour la suite des choses !

Des invités ?

Si vous souhaitez inviter des personnes qui manifestent un intérêt par le projet, je ne vois aucune objection a priori (remettez-moi à l’ordre si nécessaire !). Assurez-vous seulement de leur expliquer dans les grandes lignes de quoi il s’agit, pour qu’ils puissent suivre le match. On a un ordre du jour plutôt serré, on va tâcher de le respecter ! Tout le monde présent pourra évidemment participer aux deux activités ci-haut proposées, si le cœur leur en dit. Plus on est de fous, plus on rit, pardi !

Des idées ? Des commentaires ? Des questions ? Répondez simplement à ce message sur le forum !
Vous pouvez aussi m’appeler au (418) 805-8385

Bonne journée ! 🌞

[Nicolas]

@karels1174 nous aurait la salle gratis (reste à confirmer). L’ordre du jour peut être adapté entre temps.

Je vous propose pour commencer de faire une petite simulation de réseau d’échange ! Ça va nous permettre d’éprouver le concept ! Je vous reviens là-dessus dès que possible, là je dois filer, travail oblige !

[Nicolas]

Réponse à Stéphane (@w23r9) et Thomi-Alexandre (@tag1) : le crédit collectif et l’accumulation de communs (en 2 parties)

Partie 2 : le développement de communs

Les biens communs, ou tout simplement communs, sont des ressources, gérées collectivement par une communauté. Celle-ci établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver et pérenniser cette ressource.

lescommuns.org

Nous avons vu comment la notion d’engagement limité permet à une entreprise privée de participer au réseau d’échange en tant qu’initiative et de bénéficier du crédit collectif.

Le critère essentiel pour qu’une initiative obtienne du crédit collectif — pour qu’elle soit autorisée à créer des locos neufs afin de mobiliser du travail pour elle-même au sein de la communauté des membres du réseau — est que cet investissement de la communauté produise en retour de la valeur pour la communauté et ses membres. Le même mécanisme de crédit collectif peut alors être utilisé pour financer le développement d’initiatives collectives qui n’ont pas de vocation marchande.

Car toute activité humaine ne produit pas nécessairement de marchandise (produit ou service destinés à la vente). Certaines ressources peuvent être développées dans le but d’être librement partagées, et bénéficier ainsi simultanément à plusieurs personnes et à la communauté en général : ce sont des communs. Peuvent entrer dans cette catégorie les infrastructures partagées, les moyens de production partagés, les connaissances partagés, la culture, l’éducation, la santé, l’art, la science, etc.

Engagement illimité envers la communauté

Et puisque de tels communs, développés par des initiatives collectives financées à même la capacité de mobilisation de la communauté, appartiennent a priori à la communauté elle-même et sont produits d’emblée pour le bénéfice de cette communauté, la nécessité de rembourser les crédits avancés n’est jamais posée. On pourrait dire que de telles initiatives sont fondées sur un engagement illimité envers la communauté, qu’elles n’ont aucune raison de mettre fin à cet engagement.

Et pour tout dire, je pense que c’est là que le vrai fun commence !

Des exemples ?

• Le premier exemple d’initiative commune est l’initiative collective dont le mandat est de représenter les intérêts de communauté des membres du réseau, d’assurer son développement et sa gouvernance. Elle utilisera le crédit collectif pour rétribuer les membres qui y travaillent, et ne sera jamais tenue de rembourser les crédits avancés.

• Toute ressource partagée : un annuaire de services offerts par les membres, un registre en ligne des initiatives, une encyclopédie des plantes sauvages comestibles et médicinales de Limoilou, une base de connaissance, un logiciel libre, etc.

• Toute activité, récurrente ou non, qui s’adresse aux membres, favorise les contacts et les échanges, valorise leur propre activité et/ou permet de représenter le réseau auprès du public et de recruter de nouveaux participants : ateliers, événements artistiques, festivals, événements bénéfices, etc.

• Tout projet d’infrastructure communautaire partagée, conçu pour être directement utile à tous les membres du réseau qui désirent y participer : un jardin communautaire, une université en ligne, une maison d’édition, une station de radio, une boutique en ligne, une installation commune — et pourquoi pas, éventuellement, une école ou une clinique, ou encore le fameux pont évoqué par Stéphane !

Cette liste d’exemples est loin d’être exhaustive — je vous invite d’ailleurs à en suggérer d’autres ! Place à l’imagination ! 😁

[Nicolas]

Réponse à Stéphane (@w23r9) et Thomi-Alexandre (@tag1) : le crédit collectif et l’accumulation de communs (en 2 parties)

Partie 1 : le crédit avancé aux initiatives doit-il être remboursé ?

Considérons d’abord le mécanisme de crédit collectif, nous verrons ensuite comment celui-ci permet effectivement à la communauté d’accumuler collectivement de la valeur.

a) Engagement envers la communauté

Lorsqu’une initiative collective obtient du crédit auprès de la communauté, c’est dans le but de générer de la valeur pour cette communauté. Tout comme un prêt monétaire, l’initiative contracte alors une « dette » envers la communauté, en échange d’une certaine quantité de locos. Puisque ces nouveaux locos ne peuvent être émis qu’en échange d’un travail effectif d’une tierce partie (membre ou initiative), on s’assure que la somme avancée produira effectivement une certaine forme de valeur utile. À la somme de locos avancés par la communauté correspond ainsi un collatéral, c’est-à-dire qu’à la valeur générée avec ces locos neufs correspond un passif de l’initiative envers la communauté, que cette valeur appartient en quelque sorte à la communauté.

Mais le crédit collectif diffère dans ses conditions du prêt usuraire de différentes manières.

• D’abord, la « dette » contractée n’est pas un « gage de mort » (étymologiquement : dette, dérivé de l’anglais death, « la mort » — ou inversement, l’anglais mortgage [l’hypothèque], dérivé du français, signifiant littéralement « gage de mort ») : l’initiative n’est pas condamnée à mort si elle ne rembourse pas la somme engagée.

• Et, puisque d’une part l’économie communautaire rétribue le travail à sa juste valeur, en excluant la notion d’exploitation du travail, on n’attend pas de plus-value de la production communautaire ; et que d’autre part les prêts de la communauté sont faits dans le seul intérêt de la communauté elle-même, il n’y a par conséquent pas d’intérêt supplémentaire à payer sur la somme avancée.

b) Limitation de l’engagement

Dans ce cas, quel est l’intérêt d’une initiative de rembourser les crédits contractés ? Puisqu’il est établi que, par principe, l’engagement d’une initiative envers la communauté doit être limité, toute initiative doit pouvoir mettre fin à son engagement envers elle. Ainsi, une initiative privée devra, pour mettre un terme à son contrat de crédit, rembourser, en locos, les locos qui lui avaient été avancés.

Les locos récoltés par l’initiative pour rembourser son crédit attestent qu’elle a effectivement généré pour la communauté une valeur d’usage équivalente à la somme qui lui avait été avancée par celle-ci. Son passif envers la communauté est alors remis à zéro, et son engagement prend aussitôt fin. L’échange est résolu : tout le travail, financé par le crédit, que la communauté a avancé à l’initiative, a trouvé sa rétribution concrète dans la valeur d’usage que l’initiative a produite et offerte à la communauté en échange de locos. Les locos sont alors simplement retirés de la circulation — puisque, rappelons-nous, la masse de locos circulants représente la somme des échanges non-résolus.

Un exemple ? Le restaurant Chez Jean-Pierre aurait bien besoin de rafraîchir la peinture de sa salle à manger. Jean-Pierre apprend que les sœurs Paquet accepteraient de faire le travail contre des locos. Jean-Pierre décide d’accepter les locos comme moyen de paiement en échange de ses repas. Il demande un prêt en locos auprès de l’organisme administrant la communauté afin d’obtenir les locos qui lui manquent pour payer les sœurs Paquet pour repeindre la salle. En échange, il s’engage à ce que son restaurant accepte les paiements en locos pour ses services de restauration, du moins tant qu’il n’aura pas remboursé intégralement la somme avancée. Jean-Pierre est gagnant : il n’a pas besoin de débourser un sou pour faire repeindre sa salle à manger. Il perd peut-être un peu de revenus en argent, mais d’un autre côté, l’entente lui apporte une nouvelle clientèle, constituée d’autres membres du réseau. Au bout de l’opération : il a nourri des membres de la communauté, et celle-ci en échange, au travers des sœurs Paquet, a repeint sa salle à manger, pour une valeur équivalente.

Nous verrons ensuite comment le même mécanisme de crédit, appliqué de façon indifférente aux initiatives collectives — que celles-ci soient des projets communs ou des entreprises privées — permet d’accumuler de la valeur au bénéfice de l’ensemble de la communauté par le développement de communs. 😃

[Nicolas]

Ton analogie est intéressante à plusieurs points de vue, il y a effectivement une séquence d’allumage à effectuer ! Je n’ai pas encore mis le doigt sur les conditions précises qui seront nécessaires pour maintenir l’énergie dans le tube une fois la température critique atteinte, mais cette dernière réunion m’a certainement donné plusieurs indications utiles ! 💡

[Nicolas]

Réponse à Stefan : création et circulation des locos (en 2 parties)

Partie 2 : la création de locos

Il peut paraître passablement contre-intuitif de traiter la question de la circulation monétaire avant de traiter la question de la création monétaire. Mais, historiquement, la circulation apparaît bien avant la monnaie, et celle-ci se manifeste au cœur même des échanges répétés par simple troc. Avant de devenir une pure abstraction de la valeur, il faut se rappeler que la monnaie est d’abord apparue sous la forme d’une marchandise, une valeur d’usage concrète : coquillages, poissons, sel, or, argent, cigarettes (dans les prisons), etc. C’est une fois établie comme instrument d’échange universel (accepté de tous) qu’une marchandise devient effectivement monnaie d’échange.

Création ex nihilo : le crédit collectif

Avec le loco, nous allons nous appuyer sur quelques millénaires de développement historique pour établir dès le départ notre instrument d’échange communautaire comme une pure représentation de la valeur d’échange.

À l’instar des monnaies conventionnelles modernes, le loco propose effectivement d’être créé ex nihilo en échange d’un engagement : un contrat est passé entre la communauté et une des ses parties, et les locos sont créés et mis à la disposition de cette dernière en échange d’une « dette » correspondante, en locos. La proposition actuelle du loco précise que seules les initiatives collectives peuvent avoir accès au crédit collectif. Cela assure que le développement du réseau soit structuré, dès le départ, autour d‘intérêts collectifs.

Des mesures, évoquées dans la présentation (et dont nous aurons certainement l’occasion de discuter plus tard), permettent de diriger le crédit collectif en fonction de l’utilité communautaire de chaque initiative et de leur capacité à mobiliser le travail des membres du réseau.

Qu’est-ce que ça implique, concrètement ?

1. Pour créer les premiers locos, les futurs membres du réseau devront d’abord mettre en place des initiatives collectives. Celles-ci pourront alors avoir recours au crédit collectif pour mobiliser et rétribuer le travail des membres qui collaborent à ces initiatives.

2. En conséquence : dans un premier temps, les membres individuels pourront obtenir leurs premiers locos en participant, par leur travail, à des initiatives collectives.

3. Une fois le réseau d’échange initié, les membres individuels seront rapidement en mesure d’échanger entre eux.

[Nicolas]

La suite viendra demain ! Oui, la date reste à déterminer, mais je compte bien caller une nouvelle réunion assez vite.

[Auteur]

Réponses