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      Nicolas a publié une mise à jour

      il y a un an (édité)

      Sur la pente douce de la radicalité

      J’essaie de vous entraîner, mes compagnons de route, sur une pente douce vers la radicalité. (La radicalité dont je parle n’est pas un genre qu’on se donne ou un ensemble de styles vestimentaires contestataires, généralement portés avec un poing tendu vers le ciel. Ça consiste simplement à s’attaquer directement à la racine du problème.)

      (Si on veut que nos carottes soient cuites un jour, faudra bien les cueillir.)

      C’est juste fucking gros comme le bras

      Commençons donc en douceur avec quelques maladroits aphorismes, tiens.

      1. On ne peut envisager de société qui soit juste si on admet l’exploitation du travail. Or nulle société capitaliste n’est envisageable sans l’exploitation du travail.

      2. Si la seule conclusion rationnelle est qu’il faille sortir du capitalisme, pourquoi devrait-on s’étonner outre mesure que le capitalisme ait complètement perdu la tête ?

      (Sentez-vous libres d’en débattre si c’est là que votre cœur vous charrie.)

      Ok. Et puis ensuite ?

      Bon. Mettons que, va pour la radicalité, en termes de compréhension racinaire du problème. (Si tant bien qu’on arrivât à se rejoindre là-dessus un jour.) La question suivante, ça serait : qu’est-ce qu’on peut y faire ?

      (Notez que nous évacuons ici, par souci de concision, tout repli sur soi, que celui-ci soit motivé par le Grand Véhicule de Sagesse Infinie du Bouddha, par la Vacuité Qui N’A Pas De Nom de Lao Tseu, par le cynisme consommé, ou par le seul désir de bien s’éclater sans trop se casser la tête pendant qu’il est encore temps — z’avez le droit, tsé !)

      L’erreur (excessivement à la mode), pour un problème d’une telle complexité que le mode de production capitaliste (par exemple), serait de s’accrocher à des solutions trop simples, du genre : « y’a qu’à X » ou « y’aurait qu’à Y », ou — pire encore ! — des solutions complètement impraticables, dans la veine de « ha ! si tout le monde Z » ou « et pourtant ! si les gens prenaient conscience que W ! ».

      Pour approcher la complexité du problème, alors même que je n’en maîtrise pas d’emblée tous les tenants et aboutissants (ce serait tout simplement inconcevable), je me suis imposé un brin de méthode :

      • Qu’est-ce qu’il y aura à faire de toute manière ?
      • Quelles actions n’auront pas de conséquences irréversibles — advenant que je m’eusse trompé quelque part ?
      • Qu’est-ce qui est immédiatement à ma portée, ici et maintenant ?
      • Pour quel type d’action serais-je le plus efficace ?
      • Qu’est-ce qui sera réellement motivant ?
      • Comment y rallier d’autres cerveaux, d’autres bras ?
      • Qu’est-ce qui est praticable ?
      • Par quoi, dans tout ça, on peut commencer ?

      La pente est douce, et la vallée profonde !